AMELIOREZ VOTRE SCORE SANS CHANGER VOTER SWING

AMELIOREZ VOTRE SCORE SANS CHANGER VOTER SWING

Vous jouez au golf depuis 6 mois, 6 ans ou 6 décennies et cette année vous avez décidé de bien jouer. Traduction primaire : vous voulez scorer plus bas que l’année dernière ou simplement évincer les croix de vos cartes scores ! Si vous lisez cet article vous faites déjà un pas vers la réussite. Je ne vous mens pas si je vous dis qu’atteindre le niveau d’aptitudes d’un Tiger Woods, d’un Scottie Scheffler, d’une Céline Boutier, d’une Nelly Korda, d’un Matthieu Pavon ou d’un Rory McIlroy n’est pas réaliste et pourtant c’est l’idéal poursuivi par la majorité des golfeurs amateurs. Ils veulent un meilleur swing, une technique plus pure et ils négligent le jeu !

Il n’est pas nécessaire de passer des heures au practice à vous demander si l’angle de votre poignet gauche au sommet de l’élan est idéal ou si la rotation de votre bassin est suffisante. Je vous donne la recette d’une saison performante en quatre parties.

Nous commencerons par des calculs (PARTIE I). Hé oui qui dit score dit calculs. Encore une fois c’est primaire et personne ne pourra me dire le contraire : si on ne sait pas ou on ne veut pas compter, ou si on ne sait pas quoi compter on ne peut pas améliorer un total. Ensuite il s’agira de s’imposer des exigences justes et intéressantes (PARTIE II). Le score c’est la performance et il ne peut y avoir de performances régulières sans exigences réalistes et réalisables. Dans un troisième temps nous en viendrons à votre dialogue intérieur (PARTIE III). Oui moi je crois qu’au golf on joue contre le parcours et avec soi-même. Vous verrez que votre santé mentale s’en trouvera préservée voire même améliorée. Enfin comment vous parler de score sans vous parler du compartiment de jeu le plus important pour concrétiser un score ou le sauver : le putting ? (PARTIE IV).

 

PARTIE I

AU GOLF IL FAUT SAVOIR COMPTER

Plus encore il savoir comment compter. Les deux formules de jeu individuelles sont : le stableford et le strokeplay.

En stableford chaque score vous rapporte des points, je considère comme une performance, sur 18 trous, tout total supérieur ou égal à 36 points. 36 points étant le total à atteindre pour jouer son index, soit 2 points par trou en moyenne. Comment obtient on ces 2 points ? En inscrivant un par sur la carte. Mais attention, votre par ne sera pas forcément le mien. En effet si vous êtes handicap 18, la plupart du temps votre par sera d’un coup de plus que le mien. Je suis pro donc mon par est celui qu’a établi l’architecte du parcours lorsqu’il l’a créé. Prenons un exemple concret : si le trou n°1 est un par 4, je dois faire 4 pour obtenir mes 2 points pendant que vous devez faire 5 pour obtenir ces mêmes 2 points. Ce que j’expose ici va paraître trivial aux golfeurs et golfeuses chevronnés mais croyez en mes 10 années d’expérience du coaching et 30 d’expérience du jeu : plus les faits sont triviaux plus l’être humain a tendance à les négliger !

Il est évident qu’un joueur d’index 18 aura des occasions de faire mieux que son par, des occasions de faire le mien, mais il faudra toujours garder à l’esprit que ce sera une performance. Performance qui le récompensera d’ailleurs d’un point supplémentaire. Si son par est à 5 coups au même trou n°1 et qu’il inscrit un 4 sur la carte alors il recevra 3 points en stableford. De mon côté il faudra que je fasse 3 pour en obtenir autant.

L’objectif d’une partie de golf en stableford c’est de profiter des trous abordables pour marquer plus de 2 points et accepter de se battre pour un seul point sur les trous difficiles. Chaque trou a sa difficulté en fonction de sa longueur, de ses obstacles et d’éventuels hors limites. Il ne s’agit pas d’aborder le parcours avec l’objectif de prendre 2 points ou plus sur chaque trou. Ce serait se brûler les ailes.

Pour aller dans mon sens, les cartes de score incluent toujours une ligne « HCP ». Elle vous indique la difficulté de chaque trou. Le trou HCP 1 étant le plus difficile et le HCP 18 le plus facile. Ce classement servira aussi à répartir les coups reçus : les coups que rend le parcours aux joueurs qui ne sont pas pros.

Par exemple un joueur index 1 n’aura qu’un coup reçu et il l’aura sur le trou HCP 1, le plus difficile. Plutôt juste non ?! Lorsque vous vous présenterez pour participer à une compétition en stableford individuel, l’organisation vous délivrera une carte de score personnalisée affichant vos coups reçus en fonction de la difficulté du parcours et de votre index. C’est un logiciel informatique qui fera la répartition en fonction du HCP de chaque trou. Si le parcours est classé comme difficile, un joueur 18 d’index pourrait très bien recevoir 21 coups. De même si le parcours est classé comme facile, ce même joueur pourrait recevoir seulement 15 coups. Si vous jouez cette formule alors tenez compte de ces coups reçus pour relativiser vos performances ponctuelles (sur un trou) et continuer de penser votre performance sur 18 trous.

Je dirais même plus, si vous connaissez le parcours sur lequel vous allez jouer, n’attendez pas de recevoir la carte de score le jour J pour établir un plan de jeu. Anticipez et fabriquez vous votre propre carte de score avec vos pars inscrits dessus en fonction de la performance que vous voulez produire. Autrement dit n’attendez pas le Jour J pour voir où le parcours vous rendra des coups, faites le vous-même en fonction de la difficulté des trous mais aussi de votre propre appréciation de leur difficulté et de votre forme.

L’ordinateur ne sait pas à combien de mètres vous drivez, il ne sait pas si votre trajectoire favorite est un fade ou un draw, il ne sait pas à quelle vitesse rouleront les greens, il ne sait pas quel sera le temps de jeu ni la météo qui est prévue. Ceci dit votre performance peut être revue à la hausse ou à la baisse en fonction des résultats de tout le champ de joueur. Je dois préciser aux nouveaux golfeurs qui auront la bonne idée de lire cet article que le stableford autorise à ne pas terminer un trou.

Hé oui puisqu’il s’agit de marquer des points en fonction du score, passé un certain nombre de coups votre score ne vous rapportera aucun point. Une partie de golf est une course de fond, oser marquer une « X » c’est économiser du temps, de l’énergie physique et de la ressource mentale.

En strokeplay en revanche, il est interdit de ramasser une balle avant qu’elle n’ait touché le fond. Du trou. C’est la formule des puristes, celle des compétitions fédérales amateures et des tournois professionnels. En strokeplay il est impératif de terminer tous les trous quel que soit le score sous peine de disqualification.

Elle est beaucoup moins répandue dans les clubs pour les compétitions amateures classiques que le stableford. Le stableford permet à tous les joueurs de tous les niveaux de participer à la même compétition sans augmenter le temps de jeu et sans décourager personne. Le strokeplay c’est une autre histoire. En témoigne le temps de jeu des professionnels tant décrié par les téléspectateurs. D’ailleurs en général pour les tournois professionnels les joueurs sont en partie de 2 seulement une fois le cut (élimination d’une partie du champ de joueur) tombé pour garantir un maximum de fluidité.

Vous l’aurez compris le strokeplay fait grimper la pression donc le temps de jeu. C’est aussi la formule qui fait tomber les dollars à la télé ! C’est une formule de jeu surtout pratiquée par les très bons joueurs amateurs et les professionnels, ceux pour qui un coup est juste un coup mais c’est beaucoup. Un drive à 280 mètres coûte autant qu’un putt de 80 cm : 1 coup.

Si vous en êtes à ne jouer que des parties en strokeplay alors compter est un mode de vie. A combien de km/h souffle le vent ? A combien roulent les greens ? Combien de degrés affichera le thermomètre ? Combien de mètres fera la balle avec un fer 7 ? 8 ? 9 ?... Quelle est la distance la plus récurrente que j’aurais à jouer pour attaquer les greens sur ce parcours ? A quelle distance suis-je le plus efficace avec mes wedges ? A combien de mètres de l’entrée et du bord de green sera placé chaque drapeau ? Combien de mètres pour atteindre les zones « safes » aux mises en jeu ? Combien de mètres pour voler les obstacles ? Combien de mètres entre le green et les obstacles ? A quelle heure ai-je le départ ? A quelle heure est-il idéal de manger ? Quel degré de loft pour mon driver ? Quelle composition de sac ?

Oui les 14 clubs règlementaires ne sont pas toujours les mêmes selon les caractéristiques du parcours. Vous commencez à le comprendre : en strokeplay la compétition doit commencer avant le jour J. Il faut absolument reconnaître le terrain, se renseigner sur les vents dominants et adapter les cannes dans le sac.

Le point commun entre le strokeplay et le stableford c’est qu’il faut absolument relativiser les résultats ponctuels et se focaliser sur le résultat total après 18 trous, voire 36, voire 54, voire 72 trous ! Imaginez si en strokeplay un joueur pro se laisse atteindre par un bogey au premier trou, la ou les parties vont être très longues. La reconnaissance du parcours et la connaissance qu’il a de lui-même vont lui permettre de préparer un plan de jeu. Très souvent on divisera les 18 trous en 6 fois 3 trous avec des objectifs de score à chaque étape comme des temps de passage en course à pieds. Ce sont des objectifs intermédiaires chiffrés qui permettent de ne pas trop se projeter mais de ne pas oublier d’avancer.

En stableford comme en strokeplay, on différencie le net et le brut. Le net tient compte de l’index du joueur donc des coups reçus. En brut le par relatif aux coups reçus n’existe pas. Quel que soit le niveau du joueur le par est celui prévu par l’architecte. Concrètement un débutant à toutes ses chances face à moi si on joue en stableford net mais – en toute humilité – il n’en a aucune si on joue en stableford brut.

Dans les deux cas mon conseil le plus précieux c’est de commencer à compter avant la compétition. Chaque joueur doit savoir à combien de mètres il envoie la balle avec son club favori pour la mise en jeu. Plus le niveau du joueur est bas (proche de 0) plus il faudra connaître les distances de chaque club. Chaque joueur doit connaître la distance à laquelle il est le plus efficace en dessous de 90 mètres. Chaque joueur doit avoir un objectif de score par trou et par 18 trous.

La première cause d’échec chez les amateurs c’est de subir le score, d’adapter l’objectif de score à la qualité du premier coup et de n’avoir ni objectif intermédiaire, ni objectif global. Aucune performance ne peut naître sans objectif. Aucune. Sur un malentendu vous pourriez rendre un score digne mais vous ne saurez pas comment vous avez fait donc la semaine suivante, vos attentes augmenteront mais vous ne serez pas armé pour les assumer.

Compter c’est la base du jeu de golf. Sur une carte de score, il y a presque une centaine de chiffres avant même que vous n’ayez commencé à la remplir, et il faut se rendre à l’évidence ce n’est pas suffisant !

 

PARTIE II

QUI PREDIT LA PERFORMANCE ADAPTE SES EXIGENCES

Le jour où un golfeur comprend qu’il va passer le plus clair de son temps à rater, un nouveau monde s’offre à lui. Tous les meilleurs joueurs sur cette planète et au-dessus l’ont dit ou pensé : gagner c’est rater mieux que les autres. Quand j’emmène des élèves sur le parcours, je ne joue que très – très – rarement avec eux. Après tout si c’est une démonstration d’aptitudes qu’ils veulent il suffit de regarder les tournois professionnels du PGA, du LPGA, du DPWorld ou du LET. Je prends toujours une carte de score avant d’arriver au départ du 1 et de poser deux questions :

  1. Combien tu veux faire sur ce trou ?
  2. Comment tu vas t’y prendre ?

La première question exige du joueur une connaissance du parcours et de ses propres capacités. Environ 40% des joueurs me répondent : « le par évidemment ». Ce à quoi je réponds : « celui qui est sur la carte ou le tien ? ». « Comment ça le mien ? ».

En ce moment je travaille sur un Hippodrome doté d’un parcours 9 trous dont six sont des pars 3 et dont tous les greens sont de petites tailles si on les compare à tous les parcours classiques 18 trous de la région. Vouloir faire un par c’est soit prévoir de prendre le green en 1 coup et assurer 2 putts, soit prévoir de s’approcher le plus possible du green et être si bon aux approches qu’on est sûr de ne faire qu’un putt 90% du temps.

Je ne suis pas très contrariante, je me contente de donner des informations et je laisse le joueur faire son choix donc lorsque le joueur reste sur sa position je passe à la seconde question pour savoir laquelle des deux options il envisage et surtout laquelle des deux options lui réussit le plus souvent.

Et c’est là que le bât blesse – encore – puisque les joueurs visent le drapeau et improvisent la suite en fonction du résultat. Pour reprendre l’exemple du premier trou de l’hippodrome : à 4 mètres du bord gauche du green il y a une zone à pénalité (rouge), à 10 mètres du fond du green il y a un hors limite et un filet qui protège les valeureux golfeurs venus taper des balles au practice, 50 mètres avant le bord droit du green il y a un bunker de fairway, à 20 mètres du bord droit du green il y a une toute petite haie qui délimite le départ du 2.

Un joueur qui ouvre les yeux et ne se laisse pas happer par le par de la carte et le drapeau ne s’y fera pas prendre. S’il n’est pas pro et qu’un 4 lui rapporte 2 points ou plus en stableford, le coup le plus malin laissera sa balle légèrement courte et à droite du green, l’objectif étant de voler par-dessus le bunker de fairway. Un pro jouera le bord droit du green et la distance de l’entrée du green. Oui parce que les joueurs les plus malins se demandent comment ils vont construire leur score-objectif donc ils se demandent où est la zone la plus sécurisée du trou pour pouvoir se rapprocher un maximum du drapeau au deuxième coup. Celui qui croit que le par de la carte est l’absolue vérité et qu’il n’existe qu’une cible valable c’est le drapeau, va très vite déchanter. Même Tiger Woods l'a dit : « je ne vise le drapeau que 2 ou 3 fois sur 18 trous. » D’ailleurs, et les mots ont une grande importance même quand il s’agit de statistiques, en statistiques de golf on parle de coups d’attaque de green et de pourcentage d’approche-putt, pas d’attaque de drapeau et de pourcentage d’attaque-putt.

Si vous avez tout bien suivi, pour bien jouer chaque trou, il faut pouvoir répondre à une troisième question, induite par les deux précédentes : Quel est le meilleur endroit pour rater ?

Je ne la verbalise par forcément dès le premier trou pour éviter de traumatiser les âmes de vainqueurs sensibles ! Il n’en reste pas moins que la réalité de ce jeu l’impose. Je veux dire par là qu’avec un peu de recul on se rend vite compte qu’il faut être fou pour penser être capable de précision pendant 4 heures au moins, alors qu’on fait valdinguer une balle d’à peine plus de 4 centimètres de diamètre dans le but de la rentrer dans un trou à peine plus large qu’elle à des distances comprises entre 100 et 500 mètres.

Je ne suis pas non plus en train de dire qu’il ne faut pas prendre de risque. Sans risque, pas de récompense. Mais ce que je dis c’est qu’il faut mesurer les risques. Quand, sur le parcours, j’observe des joueurs plus préoccupés par leur swing ou leur technique que par la qualité de leur prise d’information, la justesse de leur choix de club et d’objectif de score et la précision de leur routine je sais que je vais être d’une grande aide mais je sais aussi que je vais devoir les traumatiser pour qu’ils comprennent l’absurdité de leur façon de jouer qui n’en est pas une.

Parce que jouer de cette façon ce n’est pas jouer au golf c’est jouer au practice sur le parcours. Je dirais même plus : c’est manquer de respect au parcours et à son architecte. C’est un BLASPHEME ! Celui qui s’y risque sera bien plus souvent puni que récompensé.

Bien sûr il n’y a pas qu’un type de golfeur. Ce n’est pas avec 40% de la population que je me permets de tirer des conclusions et de donner des conseils à la population toute entière. Revenons donc à nos deux questions du trou n°1 (et de tous les autres trous). La part plus humble des golfeurs que je rencontre  et qui est souvent représentée par des femmes, n’y voyez aucun sexisme de ma part, vous pouvez très bien être un homme, un golfeur et être humble, je me contente de raconter mon expérience du coaching. Les hommes golfeurs et humbles existent j’en ai rencontrés plusieurs !

Bref quand je pose ces deux questions j’ai aussi souvent droit à : « je peux faire 3, ça m’arrive, mais je vais dire 4 au cas où… » MAIS AU CAS OU QUOI ?! « Ben au cas où je rate évidemment. » A ce moment il vaut mieux que j’ai bloqué deux départs plutôt qu’un seul parce que le cheminement vers la pensée juste peut prendre un plus de temps. Il faut que je pose plus de questions pour y parvenir. La première sur ce fameux trou n°1 c’est : « Avec ton expérience du parcours, est-ce que 3 ici est un bon score ou un excellent score ? » Comprenez : est-ce que tu fais 4 la plupart du temps, 3 les jours où tu es touché par la grâce et 5 les mauvais jours ? Si la réponse est que 4 est un bon score et 3 un excellent alors pourquoi imaginer un mauvais 4. Si vous envisagez un score quel qu’il soit, envisagez le proprement.

4 au golf ce n’est pas 3 + 1 coup raté, ce qui sous-entend de viser le drapeau, de rater le green dans le meilleur des cas du bon côté, de faire une approche moyenne et deux putts. Envisagez le 4 malin : un coup pour voler le bunker de 40 mètres et laisser la balle sur le pré-green, une approche et deux putts. Sur un malentendu vous pourriez faire une très bonne approche ou un très bon putt et scorer un 3. Pas parce que vous avez eu les yeux plus gros que le ventre mais parce que vous vous êtes fixé un objectif réaliste et que vous avez construit votre stratégie en étant malin, humble et positif.

Conclusion, avant une partie de golf en compétition, ou juste une partie de golf à la fin de laquelle vous espérez obtenir un bon score : prévoyez un plan d’attaque. En mettant à part la connaissance de son jeu (distance de chaque club, efficacité à moins de 100 mètres, qualité des mises en jeu et du putting…), la stratégie au golf ça commence par une reconnaissance du parcours ou une visualisation ou un visionnage du parcours sur internet pour choisir : Combien je veux faire sur chaque trou ? Comment je vais m’y prendre en fonction des dangers et des opportunités de chaque trou ? Quels sont les zones safes sur chaque trou ? Quand vous avez fait le tour et pris des notes, vous faites le total et vous savez quel bon score total vous pouvez viser.

Vous réaliserez bien vite que vous ne pouvez pas espérer le même résultat sur le parcours 9 trous du trottoir d’en face que sur l’Albatros au Golf National. C’est évident je sais mais rappelez vous de ne jamais négliger les évidences. Le jour J il s’agira de s’attaquer à chaque trou comme si c’était le premier, de se tenir au plan de jeu et de faire les comptes à la fin de la partie. Croyez moi ce travail là n’est pas négligeable si vous voulez scorer et/ou gagner des compétitions.

J’en reviens toujours aux circuits professionnels mais regardez à quel point c’est important : non seulement le joueur a un carnet de parcours dans la poche arrière mais le caddie dispose lui aussi d’un exemplaire dans sa chasuble. A leur niveau d’exigences il est nécessaire de former un duo semblable au pilote et co-pilote en rallye pour prendre les décisions les plus justes et les plus malines.

Non le caddie n’est pas là simplement pour porter le sac, nettoyer les clubs et remettre les covers IZZACAÏ sur les clubs. Ça c’est du respect pour le parcours, l’architecte et l’équipe d’entretien du parcours ! Ce que les amateurs ont de plus amateur c’est leur vision des parcours et de leur entretien, ils sont tellement obsédés par leur swing, leur technique et leur nombril que le parcours passe au second plan. Progressez là-dessus. Admettez que la seule et unique star c’est le parcours et non seulement vos parties de golf compteront moins de coups mais en plus vous économiserez de l’énergie physique et des ressources mentales. Préparez vous même à pire : vous pourriez devenir un joueur capable de scorer régulièrement ! Prêt ?!

 

PARTIE III

RESTE ENCORE A SAVOIR FORMULER LES COMMANDES

Vous allez au restaurant de temps ? Vous vous faites livrer de temps en temps ? Vous passez commande sur une application de temps en temps ? Non, non et non ?! Alors vous avez forcément déjà pris un verre avec vos partenaires de jeu après une partie !

Maintenant imaginez qu’au restaurant, au moment où le serveur qui s’occupe de votre table vient avec son petit calepin vous lui disiez tous les plats que vous ne voulez pas manger. Imaginez qu’au téléphone après avoir précisé « à emporter » ou « en livraison » vous racontiez au pauvre être humain submergé d’appels parce que c’est vendredi soir et qu’il y a un match de Ligue des Champions à la télé, tout ce que vous ne pouvez pas manger à cause de vos allergies et intolérances alimentaires. Imaginez que l’application vous demande de cocher tout ce que vous ne souhaitez pas recevoir. Imaginez que vous arrivez au bar avec vos partenaires de jeu en même temps qu’une cinquantaine d’autres joueurs partis en shotgun à 9h et que vous demandiez à vos partenaires tout ce qu’ils ne veulent pas boire avant de dire au barman tout ce que chacun ne veut pas boire. Imaginez tout ça consécutivement ! Si, si imaginez. Allez-y j’ai le temps…

Quel est votre diagnostic ? AVC ? Prank ? Bêtise ? Les trois ?

Je suis certaine qu’à moins que vous ne soyez YouTuber spécialisé dans les farces en caméra cachée, de telles actions ne vous sont jamais venues à l’esprit. Alors maintenant dites moi pourquoi tant de joueurs de golf passent leur temps à penser à ce qu’ils ne veulent pas jusqu’au moment de swinguer pour taper la balle ?

« Ne vas pas dans le bunker de green à droite. » « N’envoie pas cette balle hors limite à droite. » « Ne rate pas ce putt. » « Ne prends pas le driver. » « Ne fais pas de triple bogeys. » « Ne t’énerve pas. » « N’oublie pas de boire. » « Ne slice pas cette balle. » « Ne tope pas cette balle ou elle va aller dans l’autre bunker. » « Ne décélère pas ce putt. » « N’oublie pas ton cover IZZACAÏ de putter sur le green. » « Ne pas. » « Ne pas. » « Ne pas. » La liste est encore longue et je suis même sûre qu’il y a des « Ne pas. » qui me sont encore inconnus.

Je ne parle même pas de tous les « Ne pas. » mécaniques qui pourrissent les swings puisque j’ai promis de ne pas parler de swing. Ceci dit toutes ces commandes ont le même effet, pourrir votre mouvement, le priver de liberté, fournir au cerveau et au corps uniquement les informations absolument inutiles en espérant qu’ils se débrouilleront pour en sortir une trajectoire de balle efficace et un bon score. N’est-ce pas là un comportement des plus idiot ? 

Vous utilisez des « Ne pas. » ? Inutile de vous autoflageller ça ne changera rien. Vous êtes juste un être humain qui expérimente les joies du golf. Ce jeu torture les esprits, c’est bien pour cette raison qu’on l’aime. Après une partie de golf, on est pas forcément meilleur joueur mais à défaut on peut être une meilleure version de soi, ce qui ma foi est un objectif plus que louable.

Elevons nos êtres et passons nous des commandes positives. C’est la seule méthode valable pour que notre cerveau et notre corps communiquent correctement. « Vise la moitié gauche du green en préférant le fond à l’entrée. » « Vise le nuage qui fait de l’ombre sur la moitié gauche du fairway. » « Tu as 99% de chances de réussir ce putt, fais confiance à ton process. » « Joue le Bois 3, aucune chance d’atteindre l’obstacle avec ce club. » « Construis des double bogeys malins sur les trous difficiles. » « Exprime ta joie aussi souvent que tu exprimes ton mécontentement. Dans les 2 cas je te donne 15 secondes après le coup. » « Bois à chaque fois que tu sors le putter du sac. » « L’ouverture vers le green est à gauche, place toi sur la droite au départ et fais confiance à ton process. » « Tape dans le sable et vise 2 mètres à droite du drapeau, il n’y a rien dans cet axe. » « Vise la brindille au fond du trou. » « Laisse ton cover de putter sur le sac à chaque green. » Du positif, du positif, rien que du positif !

Il m’a fallu autant de temps pour lister les « Ne pas. » que pour trouver leur équivalent positif mais vous devez vous entraîner à le faire sur le parcours. C’est-à-dire que vous devez prêter attention au discours que vous tenez à votre propre égard. Il se peut que les « Ne pas. » vous échappent même si vous faites de leur éradication une priorité. Ce n’est pas grave tant que vous vous mettez en position de le réaliser et que vous gardez la marge de progression en tête.

Tout ceci est encore évident n’est-ce pas ? Ne négligez pas l’évidence c’est dans l’évidence et la simplicité que résident la sérénité, le calme et l’élégance en toute circonstance. Lâcher prise au moment de swinguer pour taper la balle n’est pas une mince affaire, c’est une affaire de détails évidents et récurrents. Adressez-vous des messages positifs et moteurs sinon vous essaierez de jouer mais vous n’y parviendrez pas. Rappelez-vous -même si c’est trivial - qu’un golfeur avant de swinguer pour taper la balle immobile, est lui aussi immobile tout comme sa cible alors si vous ajoutez à ça un dialogue intérieur stérile fait de « Ne pas » vous mettez en péril votre intégrité mentale et physique. Libérez-vous des « Ne pas. ». Jouez au golf libre.

 

PARTIE IV

RESPECTEZ VOTRE PUTTER ET VOTRE PUTTING

Je le dis très très très souvent : le boulot du golfeur c’est de prendre les informations, les décisions, de visualiser d’organiser la position d’adresse et de poser la position finale pour chaque coup de golf. S’il fait ce boulot alors il n’a pas à s’en vouloir de rater un coup. C’est la vie. Tout le monde rate même les meilleurs du monde. Notre avantage c’est qu’on ne risque pas de tuer quelqu’un dans le public ou de perdre 500 000 dollars sur un coup raté. Sinon nous sommes à égalité avec les meilleurs du monde. Nous manquons souvent notre cible. Notre responsabilité c’est de faire le boulot pour que les coups ratés ne coûtent pas trop cher à notre score total voire qu’ils ne coûtent rien du tout.

Les professionnels ont une responsabilité supplémentaire pour performer, satisfaire leur égo et leurs sponsors, c’est celle de s’entraîner pour augmenter le capital confiance, les habiletés, et la capacité à reproduire. Eux ils s’entraînent avec tous les clubs de leur sac mais si vous deviez n’en choisir qu’un je vous suggère de choisir de vous entraîner avec le putter ! Vous allez peut-être vous dire : mais je suis confiant au putter je fais rarement de grosses erreurs. Ce sont mes mises en jeu qui ont besoin d’être améliorées. Je comprends bien sûr mais il vous faut prendre conscience de trois évidences :

  1. Le putter est le club qui frappera le plus de coups pour n’importe quel joueur sur n’importe quel parcours.
  2. Je n’ai jamais vu personne serrer le poing après une mise en jeu.
  3. Ce que vous faites en grand vous le faites en petit. Et vice versa.

Bien évidemment vous ne mettez pas votre balle hors limite au putter, vous ne prenez pas de coup de pénalité au putter – encore que ça peut arriver –, vous ne faites pas d’airshots au putter, mais ce n’est pas parce que vous êtes meilleur putteur que joueur de fers ou de bois ou de wedges. Pardonnez ma franchise mais si vous êtes moins punis par le putter c’est en grande partie par la force des choses. Les distances sont moindres. La balle ne vole pas. La cible est petite. Le swing est petit. La vitesse est moindre. Les effets sont invisibles ou presque. Pourtant les erreurs que vous faites en grand vous commencez par les faire en petit.

Le meilleur des exemples c’est l’erreur l’alignement. Il n’y a pas si longtemps j’ai eu un élève en cours individuel. Je ne le connaissais absolument pas, ni lui ni son jeu, ni son swing. J’ai commencé par lui faire jouer cinq ou six putts moyens. Puis j’ai validé ce que j’ai vu par une série de putts courts. Il n’était pas venu pour corriger son putting mais je lui ai quand même dit qu’il visait comme une chèvre atteinte de strabisme divergent ! Son corps et son club étaient constamment à des kilomètres à droite de sa ligne de jeu. Il a eu l’air étonné et m’a répondu que sur le green il rencontrait plus souvent des problèmes de vitesse que de ligne. Je lui ai expliqué que son corps devait déjà compenser une position d’adresse à côté de la plaque donc il ne peut pas en plus doser juste à tous les coups.

Après cette introduction nous sommes allés directement voir le compartiment de jeu qui lui posait problème. Soit le jeu long. Tout le jeu long. Les longs fers, les bois de parcours et le driver. Il a tapé trois balles au fer 7, trois balles à l’hybride, trois balles au bois 5 et trois balles au driver sur ma demande. Il m’a regardée l’air d’attendre une consigne technique pour corriger ses défauts de contacts récurrents. Je l’ai regardé droit dans les yeux et je lui ai dit que je lui avais déjà tout expliqué au putting green.

Lui : « Comment ça ? Je m’aligne mal ? »

Moi : « Oui monsieur. »

Lui : « Mais je fais des erreurs de contact pas des erreurs de visée ».

Moi : « Ton corps doit compenser une position d’adresse à côté de la plaque donc il ne peut pas en plus prendre la balle correctement à tous les coups. »

Là-dessus je lui montre une vidéo de profil. La cible est soit cachée par con corps soit à gauche de son dos (il est droitier). Là il ouvre des yeux gros comme des calots.

Lui : « Comment je peux faire ? Je ne me rends pas compte moi, j’ai l’impression d’être bien aligné. »

Moi : « On va retourner au putting green, te construire une méthode d’alignement efficace et pas trop longue et tu devras trouver son équivalent pour tous les autres compartiments de jeu. J’ai une vidéo d’aujourd’hui, reviens dans deux semaines et on verra si tu as réussi à changer ça et si tu sais comment tu as fait. »

Lui : « Ok ça marche ! »

Ce que ce monsieur faisait en grand, bien évidemment qu’il le faisait en petit mais puisque c’est petit ça se voit moins ! CQFD. Entraînez vous sur le green.

Ai-je vraiment besoin de développer les deux autres évidences qui doivent vous pousser sur le putting green plus souvent ? Oui ?!

Bon la première est tellement triviale qu’elle peut être négligée. Comme d’hab’ ! Alors d’accord faisons les comptes. Votre putter frappera toujours plus de coups que votre driver ou que n’importe quel club que vous utilisez à la mise en jeu. Votre putter est le club qui frappera le plus de coups sur une partie de golf. Oui parce que sur chaque green vous puttez au moins une fois et deux fois en moyenne. Même si vous rentrez deux approches par partie, votre putter restera votre arme la plus utilisée. Admettons que vous jouiez le driver sur tous les trous sauf les pars 3, ça ne fait que 12 à 14 coups. Même si vous le jouez aussi sur les pars 3 ça ne fera jamais que 18 coups. A raison d’un putt et demi par green parce que je suis généreuse, nous arrivons à un total de 27 putts. CQFD. Entraînez vous sur le green.

La deuxième évidence est liée à vos émotions. Je regarde souvent les tournois professionnels à la télévision, j’observe beaucoup de joueurs de tout âge et tout niveau sur le parcours. Ils ont tous un point commun : les émotions les plus positives qu’ils expriment sur le parcours leurs sont procurées à 99% par le putter.

Je vois très rarement pour ne pas dire jamais un joueur serrer le poing ou crier de joie après une mise en jeu. En revanche après un putt, j’en vois plusieurs fois par semaine. Si vous voulez gagner et/ou progresser, entraînez-vous à rentrer des balles dans le trou. Si vous voulez jouer dans une dynamique positive, cultivez les moments de joie et la sensation de victoire, entraînez-vous à rentrer des balles dans le trou. Si vous voulez arriver à chaque départ dans une dynamique positive, rentrez des balles dans le trou.

Vous pouvez bien mettre une balle dans une zone à pénalité, faire une erreur de contact ou même un airshot, si vous terminez le trou par un putt de champion, vous en sortirez toujours avec le sourire et vous oublierez les erreurs de parcours. De même si vous tapez trois très bons coups de golf pour arriver au green et que vous ajoutez trois putts à l’addition, vous oublierez les trois très bons coups de golf et vous arriverez au départ suivant avec un goût amer en bouche. Le putter vous fera tout oublier, à vous de voir ce que vous souhaitez oublier. C’est putter en main qu’on serre le poing. CQFD. Entraînez vous sur le green. Au moins 30% du temps que vous consacrez à l’entraînement. Ce n’est pas tant demandé !

Bonnes parties à toutes et tous. N’oubliez pas : le plus dur à ce jeu c’est de ne pas négliger les choses les plus simples. Elles sont les plus précieuses !

@cocoach8242

Retour au blog

Laisser un commentaire